lundi 1 décembre 2008

Une nouvelle création de "Bureau national des allogènes" à Montpellier.
































Crédit photos : Marc Ginot

La Compagnie Les Perles de verre à présenté une nouvelle mise en scène de la pièce au Théâtre d'O de Montpellier et au Périscope de Nîmes en novembre dernier. 
Mise en scène de Béla Czuppon et Hélène de Bissy avec Béla Czuppon et Babacar M'Faye Fall.


dimanche 19 octobre 2008

"Le pire qu'une époque puisse créer ce sont des gens qui n'ont plus rien à perdre."

James Baldwin

mardi 9 septembre 2008

à propos du Ventre de la baleine

Lu dans Cassandre/Horchamps - été 2008 ( Le site de Cassandre)

(...) Le texte de Stanislas Cotton est écrit sans point, ciselé et nourri d'élégances. Petit à petit, on découvre le tragique de la situation. Il se dégage alors un théâtre incisif et violent. Sans répit. Sans compromis, pour raconter l'histoire de cette déesse, de cet amour immortel battu jusqu'au sang. Sans vulgarité non plus.
La précision, le talent, l'intelligence de Valérie Dablemont, la comédienne qui interprète le personnage d'Aphrodite, et le qualité de la musique de Spike jouée en direct, donnent vie avec sensibilité et émotion à cette histoire. (...)
A l'heure des commémorations de mai 68 et du rappel des acquis d'égalité et de droits conquis par les luttes des femmes des années 70, on sort saisi aux tripes de cette pièce. (...)
En France, une femme meurt tous les jours dans un océan d'indifférence sous les coup de son conjoint. Une fois de plus, c'est le théâtre de texte qui se charge de nous le rappeler. Cette fois-ci encore avec brio et sans didactisme.
Marc Tamet


Plongée en eaux blessées

La Compagnie Pat Prod, associée à Théâtre en Scène, dirigée par le metteur en scène Vincent Goethals, apporte à Avignon trois pièces de l'auteur belge Stanislas Cotton. "Le Ventre de la baleine" investit jusqu'au 27 juillet le Studio Théâtre Avignon temps danse, lieu d'accalmie hors des remparts, à quinze minutes à pied de la rue des Teinturiers. Ce qui se vit et se dit dans ce ventre ne repose pas : ça se dépose dans le vôtre, le décompose et explose... (Lire la suite.)



jeudi 7 août 2008

JE NE SAIS RIEN

"Il faut admettre qu'on ne sait rien, cot, cot, cot, comme disent les poules." Witold Gombrowicz

Il y a quelques temps, un spectateur strasbourgeois me demandait après une lecture, si je venais d'un endroit de Belgique où l'on parlait une langue singulière pour que la mienne - de théâtre - soit ainsi teintée de métaphores, de sonorités étranges et de mariages improbables entre les mots. je répondis sans hésiter que je venais tout droit d'un territoire appelé poésie, de ses contrées infinies qui ignorent les frontières et qui conjuguent à tous les temps de l'imaginaire les questions éternelles qui habitent nos coeurs et nos âmes d'êtres humains, que j'y étais né quarante-cinq ans plus tôt comme pouvait le lui certifier mon acte de naissance.
Le spectateur a souri et s'est déclaré satisfait de ma réponse.

Je suis un poète, je le revendique, c'est sans doute-là, ma seule certitude car le doute demeure ma nourriture essentielle.

Je regarde la course du monde, avide de profits, course qui ressemble plus à une fuite en avant qu'à une progression raisonnée, et je m'effraie : nous sommes en piteux état, multitude de "moi je " dans une société morcelée, où les individus, orphelins du "nous", s'affrontent sans pitié. Les seules réponses qui comptent aujourd'hui sont : oui ou non; étrange mode binaire dans lequel nous vivons, partagés entre ce oui et ce non, entre ce noir et ce blanc, ce bien et ce mal, toutes choses simplifiées, car entre ce oui et ce non, s'étend l'immense territoire de la pensée, l'espace du doute et de la remise en question. 

Notre société a plus que jamais besoin d'artistes qui interrogent le sens de la vie que nous menons, elle a besoin d'être prise à partie, d'être secouée, de nouvelles questions doivent être posées pour ébranler le refuge confortable des certitudes.

Je suis un rêveur, d'accord, un trousseur, un détrousseur, un retrousseur de mots, un tailleur de phrases, je l'entends bien; je sculpte, bien sûr, je peins, je compose... J'écris en fait et je demeure un rebelle qui donnera des coups de poing tant qu'il y aura des tables, qui partira toujours en guerre, menaçant à coups de poésie les injustices de notre temps. Ecrire du théâtre, c'est, pour moi, combattre l'injurieux, l'inéquitable pour l'être humain, c'est refuser l'arbitraire et garder à l'esprit les notions lumineuses que sont la liberté, l'égalité et la fraternité.

Avec pour arme, la poésie, sans répit, sans retrait ; et le rire, parce qu'il désarme, parce qu'il dénoue, parce qu'il parle si juste, dire les infortunes, ces ornières dans le cours des chemins, contre lesquelles nous butons tout au long de nos vies.

Je crée des personnages auxquels je donne des noms improbables, ainsi, Apolline Lonlère, Rigobert Rigodon, Lara O'Lala, Angelin Diguedon, Bégonia Tchoum, Alcidias Patapon, Saturnin Ribouldingue ou Cléodor Boumlalère... surgissent et emportent, bonhommes, les spectateurs par la main dans leurs mondes étranges et peu communs. Devant tant de fantaisie, le spectateur rassuré, sourit : voilà donc de bien singulières personnes dans leurs mondes particuliers. Mais petit à petit ces personnages se dépouillent de leur singularité et leur véritable visage apparaît, humain, reflet de nous-mêmes, et les contours de leurs mondes ressemblent tout-à-coup très fort au nôtre. C'est là que je suis au coeur du théâtre que je veux faire, à cet endroit du trouble où les couleurs de la fable prennent celle de notre réalité, c'est là que grandit l'émotion. je me suis toujours demandé à quoi servait le théâtre s'il ne bouleversait pas ses spectateurs.

Je considère que l'écriture dramatique est d'utilité publique, car elle sonde, elle questionne, elle explore les heurs et les malheurs de nos sociétés. Elle est le lieu du débat, de la confrontation, la scène où s'expose les enjeux qui gouvernent nos vies, où se révèle la complexité de nos natures d'êtres humains. Ce regard des hommes sur les hommes nous éclaire, il nous aide à penser et à grandir, il doit être, par la poésie, le privilège du plus grand nombre, car la poésie laisse à chacun de nous, la liberté de la comprendre et de l'interpréter, quelle que soit l'étendue de nos connaissances. Voilà certainement pourquoi depuis son invention, cet art - le théâtre - inquiète ceux qui détiennent le pouvoir.

L'écriture est pour moi un acte de jouïsive indiscipline. A quoi bon l'ordre si l'on ne peut lui faire goûter un peu d'anarchie, pourquoi édicter des règles si l'on ne peut leur botter les fesses, à quoi bon nous choisir des chefs si l'on ne peut les faire vaciller, au moins virtuellement, sur leur piédestal.

L'écriture est aussi pour moi une quête, perpétuelle et insatisfaite, de la beauté, je suis à sa recherche, je suis dans les pas du compositeur, dans ceux du peintre, ceux du sculpteur, ceux de tout ceux-là qui tâtonnent dans l'ombre en cherchant la lumière.

L'auteur dramatique est un scaphandrier qui s'immerge dans la société contemporaine, il s'enfonce dans des puits limpides, il examine les zones d'ombres, il prospecte, il doute parfois dans les ténèbres, il remue des fonds avec le soc de sa plume, et remonte plus souvent à la surface, la lie que le nectar de nos vies, c'est vrai, mais la quête de la joie, ne passe-t-elle pas par la révélation des maux qui nous rongent.

Je ne sais rien, je ne sais rien du tout, mais la joie, la joie je la cherche, elle est là, tout près, et nous le savons si peu.

Stanislas Cotton, mai 2008



jeudi 22 mai 2008

2008 FESTIVAL D'AVIGNON 2008

LES TROIS CREATIONS DE VINCENT GOETHALS SONT EN AVIGNON !




Anna Lien,
Caroline Mounier
et Jonathan Heckel
Crédit : Eric Legrand



THEATRE PRESENCE PASTEUR
13, rue du Pont Trouca, Avignon
Réservation : +33432741854

Tadié Tuéné  Crédit : Eric Legrand

Du 10 au 17 juillet à 10h30
BUREAU NATIONAL DES ALLOGENES
Mise en scène Vincent Goethals, avec Baptiste Roussillon, Tadié Tuéné et Solo Gomez.

Du 19 juillet au 2 août à 10h30
SI J'AVAIS SU J'AURAIS FAIT DES CHIENS
Mise en scène Vincent Goethals, avec Anna Lien, Caroline Mounier, Jonathan Heckel et Sébastien Amblard.

AVIGNON TEMPS DANSE
Avenue des Sources/1 Impasse Masséna, Avignon
Tel : +33611628931
info@avignontempsdanse.fr
www.avignontempsdanse.fr

Du 13 au 27 juillet à 14h
LE VENTRE DE LA BALEINE
Mise en scène Vincent Goethals, avec Valérie Dablemont



vendredi 18 avril 2008

"LE VENTRE DE LA BALEINE"




Crédit : Spike

"Aphrodite, la déesse de l'amour comme elle le dit, est rongée par un mal étrange. Elle tourne en rond dans sa maison, elle file en rêve à l'autre bout du monde mais revient vite dans celui-ci où elle égrène ses pas, ressassant les épisodes qui composent son histoire : sa vie de femme, d'amante et d'épouse. Elle progresse par cercles concentriques, suivant les caprices de sa mémoire, et nous dévoile peu à peu les contours du trou noir dans lequel a sombré son existence." S.C.  

Mise en scène Vincent Goethals, avec Valérie Dablemont

Au Centre Culturel Athanor de Guérande, le 9 mai 2008 à 20h30 à la suite de la remise du Prix d'écriture théâtrale de la ville de Guérande
et
le 3 juin 2008 à 20h30, dans le cadre des Scènes Mitoyennes de Caudry, Théâtre de Caudry 

jeudi 27 mars 2008

à lire...

 J'ABANDONNE de Philippe Claudel (Gallimard/Folio 2002)

Incontournable.

"D'un signe, mon collègue me fait comprendre qu'il est encore trop tôt, qu'il vaut mieux attendre encore si nous voulons avoir une chance. Les hyènes que nous sommes ne sont jamais pressées. Elles tournent des heures autour de leur proie en attendant qu'elle faiblisse et se couche. C'est pourquoi nous ne présentons notre demande que lorsque le client est allé au bout, tout au bout de son chemin. C'est quand il est bien tendre, comme dit mon collègue, qu'il faut bondir et le dépecer. Et nous bondissons. Mais aujourd'hui, je ne veux plus bondir."

jeudi 20 mars 2008

Amis artistes,

Pensez-vous que le type qui a inventé le frigo-qui-dure-toute-la vie est retenu prisonnier quelque part par les multinationales de la réfrigération qui ne veulent à aucun prix perdre le bénéfice du juteux marché du frigo-à-durée-de-vie-déterminée ?

Pensez-vous qu'une entreprise pharmaceutique pourrait commercialiser un médicament révolutionnaire, tout en connaissant certaines contre-indications dangereuses pour la santé de ses consommateurs, ceci uniquement par profit ?

Pensez-vous qu'un état pourrait délibérément en balayer un autre et provoquer la mort de milliers de personnes au nom de la seule sauvegarde de ses intérêts ?

Nous pourrions dresser un joyeux catalogue des étranges comportements de l'être humain, et nous pourrions nous fâcher ! mais nous préférons croquer la vie, insouciants et rieurs, les orteils en éventail sur la plage de nos existences. D'accord, c'est bien naturel, et c'est bien humain aussi. Mais...

Ne trouvez-vous pas étrange qu'aujourd'hui l'on s'identifie de plus en plus souvent par l'appartenance ou la non-appartenance religieuse plutôt que par nos pratiques et nos qualités ? Que l'on soit religieux ou non, ces convictions-là relèvent de l'intime et de la vie privée de chacun, en aucun cas elles n'ont à être brandies comme des étendards. Triste époque...

Peut-être est-ce la faute de l'Utopie, l'Utopie, digne héritière d'Eole, un temps prompte à gonfler nos voiles, ne gonfle plus rien du tout aujourd'hui. L'habile à mener les hommes ne lève plus le poing. L'Utopie, chère disparue, gît dans les temples de la consommation, dans les mains des sans travail et des sans noms, elle repose sur le béton des villes, dans les cages des élevages industriels, dans les champs modifiés des exploitations agricoles, dans les forêts décharnées, les mers souillées, dans les yeux de la misère, dans les yeux des enfants esclaves, ou dans ceux des enfants soldats... L'Utopie rend son dernier souffle, battue à mort, laissée pour morte, et finalement dépecée par la puissance sidérante de l'argent.

Nous sommes en bien piteux état, multitude de "moi je " dans une société morcelée, où les individus, orphelins du "nous", s'affrontent sans pitié. Les seules réponses qui comptent aujourd'hui sont : oui et non. Cauchemar binaire... Entre ce oui et ce non, s'étend l'immense territoire de la pensée, l'espace du doute et de la remise en question. Il y a péril en la demeure lorsque n'existe plus que les bons et les méchants, très grand péril lorsque les discours de ceux qui nous gouvernent empruntent des sens uniques...

Les règles sont faites pour ordonner le fonctionnement de nos sociétés, mais elle sont aussi faites pour qu'on les transgresse. S'il nous reste un espoir aujourd'hui d'offrir un monde différent à nos enfants, il est là, dans la désobéissance et l'invention, dans la transgression et le progrès.  Combien de fois avons-nous refusé, combien de fois nous sommes-nous opposés, combien de fois nous sommes-nous battus dans nos existences ? Plus que jamais, nous avons le devoir d'interroger ce monde, le devoir de l'interpeller, de le secouer, de lui remettre la tête entre les deux oreilles, de lui refaire la denture, de produire de la parole, du discours et du sens. Le devoir de refuser de vivre dans une société partagée entre ceux qui possèdent et ceux qui ont de moins en moins, qui finiront par ne plus avoir : les "sans". Aboutissement, prévu, d'une logique implacable.

Amis, nous n'avons que la poésie pour attaquer les murs de la citadelle, il faut la brandir par-dessus de nos têtes, qu'un vent se lève poussé par ses ailes déployées - il faut écrire encore et encore, il faut jouer, il faut danser, il faut peindre, il faut sculpter, il faut filmer, qu'un vent se lève et ravive au coeur des publics l'envie de changer le monde.

Stanislas Cotton 2006-2008


mardi 18 mars 2008

AUTEURS EN SCENE(S)

Quand des auteurs de théâtre de Communauté françaises de Belgique prennent la pose et s'exposent...
Un ouvrage du Centre des Ecritures Dramatiques Wallonie-Bruxelles
Photographies Alice Piemme